Oui, un repas au champagne... Est-ce une option si difficile et inaccessible ?... Pas nécessairement. |
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Difficile ? Sans même parler de ses différents types, on peut dire d'une manière générale que le champagne a une très bonne capacité d'adaptation à un grand nombre de plats. Les accords avec les plats ne seront pas toujours sur le mode de la fusion, en revanche il n'y aura que peu de désaccords. Et il nous laissera toujours sur une impression de fraîcheur, sans aucune lourdeur. Inaccessible ? Les champagnes à 10€ ne pourront que difficilement être qualifiés de « vin ». En revanche, dès 15€ on trouve des petites merveilles. Cela reste assez cher dans l'absolu pour l'amateur, mais pas inaccessible, et ce prix est bien souvent justifié. |
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La sélection ci-dessous a porté sur
des champagnes réputés pour leur caractère
vineux, en privilégiant les champagnes de vignerons, de préférence
dans la gamme des 15-20 euros. Je ne cherche pas à faire
un classement, je ne donne ci-dessous que mes impressions.Tous ces
vins ont été dégustés à table,
sur un plat de poisson préparé sans sauce à
la vapeur, entre avril et juin 2003. |
En matière de champagne vineux, le Brut Sans Année de Bollinger est souvent cité comme une référence. Je l'ai trouvé à la hauteur de sa réputation: c'est indéniable, il est au-dessus du lot. Il peut accompagner sans problème bon nombre de plats, y compris les viandes blanches, les volailles...
> Bollinger - Spécial Cuvée |
(Vous pouvez cliquer sur les étiquettes ou sur les plaques de muselet pour voir un gros plan)
Les sigles sur les étiquettes de champagne : |
Ceux qui m'ont enchanté... |
Parmi ceux que j'ai beaucoup aimé, il en est
cinq qui m'ont vraiment enchanté. Quatre d'entre eux sont des superbes
vins de vignerons, des vins à forte personnalité et qui de
plus restent sous la barre des 20 euros. Ils excellent à table et,
tout comme le Bollinger, pourront accompagner poissons, viandes blanches,
volailles, fromages, etc...
Le Gosset est un peu à part des quatre autres: c'est une «
grande maison » et s'il est certes très élégant,
c'est celui qui me semble le moins à l'aise à table. Il conviendra
bien avec un poisson sans sauce, mais aura sans doute plus de mal face à
une viande blanche par exemple.
> E. Barnaut - Brut Blanc de Noirs |
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> Larmandier-Bernier - Né d'une terre de Vertus |
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> Raymond Boulard - Brut Réserve |
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> Gosset - Brut Grande Réserve |
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> Paul Déthune - Brut Grand Cru |
Faut-il carafer les champagnes ? Difficile de répondre simplement, mais il est vrai que c'est sur ce type de champagne vineux que l'on peut se poser la question. Il est indéniable que certains champagnes gagnent à l'aération, cependant l'opération de carafage d'un vin effervescent est toujours un peu stressante... De toute façon, ce carafage ne peut être très long (15 à 30 mn). Personnellement, je préfère ne pas carafer et observer son comportement en cours de repas. |
Ceux que j'ai vraiment bien aimé... |
Une collection de beaux champagnes que je suis prêt
à acheter à nouveau sans hésiter (malgré les
réserves que je formule parfois), avec une mention spéciale
pour le rosé Oeil de Perdrix de Jean Vesselle qui était vraiment
très près de se retrouver dans la catégorie au-dessus.
Les champagnes rosés permettent globalement le même genre d'accords
que les autres champagnes avec des incursions possibles vers les desserts
aux fruits rouges, et des accords visuels attrayants avec le saumon, les
rougets, ...
> Jean Vesselle - Brut Oeil de Perdrix |
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> André Clouet - Brut Rosé |
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> Egly-Ouriet - Brut Tradition |
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> Palmer - Cuvée Amazone |
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> Piper Heidsieck - Brut |
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> André et Michel Drappier - Brut Nature |
Le « dosage » est cette opération consistant à ajouter du sucre sous la forme d'une « liqueur d'expédition » au moment du dégorgement. La tendance actuelle est de proposer des champagnes de moins en moins dosés, voire non-dosés, afin de laisser le terroir s'exprimer pleinement. |
Et ceux qui m'ont plutôt déçu... |
Qu'il n'y ait que 4 déceptions peut paraître vraiment peu, mais il faut préciser que ces 16 bouteilles avaient été soigneusement sélectionnées pour leur qualité et leur caractère vineux. Et j'aimerais bien déguster les autres cuvées de François Secondé (celle que j'ai dégustée est hélas la plus dosée) pour me faire une idée plus exacte de sa production.
> A.R. Lenoble - 1er Cru Blanc de Noirs 1992 |
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> Fleury Père & Fils - Carte Rouge Brut |
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> François Secondé - Brut Grand Cru |
En conclusion |
Il est tout de même un peu dommage de voir le champagne trop souvent cantonné à l'apéritif. Accompagner un repas au champagne n'entre pas dans nos automatismes...
J'ai l'impression que le champagne est un peu victime de son
image festive et onéreuse. De plus, la règle, que
l'on peut entendre assez souvent, de réserver les bruts
sans année (BSA) pour l'apéritif et de mettre les
champagnes millésimés sur le repas est assez néfaste
: les cuvées millésimées des grandes maisons
sont en effet généralement trop peu accessibles. |
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J'ai été vraiment agréablement surpris par le niveau général de qualité de ces champagnes. Même ceux que j'ai placés dans mes déceptions sont de beaux vins, sans gros défaut et d'une qualité de vinification indéniable. Bien entendu, il ne s'agit pas là d'un échantillon représentatif de la production actuelle en Champagne, mais d'une sélection dans laquelle on retrouve des vignerons qui commencent à être reconnus pour la qualité de leurs vins. J'espère toutefois que cet échantillon est un tant soit peu représentatif de l'évolution des champagnes de vignerons. Je trouverais cela de très bonne augure. |
Remi Lo°°°°isel (juillet 2003)