Chercheur en sociologie économique,
Pierre-Marie Chauvin se penche sur le fonctionnement du marché des
vins de Bordeaux et, plus précisément, sur la construction
de la réputation dans ses différentes formes. |
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L'auteur débute son analyse par les fondations, en
l'occurrence le classement de 1855, principalement par l'observation
précise de la révision de 1973. Il poursuit par
l'étude des mécanismes qui permettent de fixer
un prix : c'est la campagne des primeurs 2007 qui lui sert
de champ d'étude pour en observer les facteurs, avec bien
entendu l'importance des critiques vinicoles, et les enjeux.
Enfin, il se penche sur la construction de la signature avec
une fine analyse du rôle des consultants. Cette dernière
partie est particulièrement intéressante.
Objet d'une thèse de sociologie, cette étude est
particulièrement précise et complète. Pierre-Marie
Chauvin se place à la bonne distance, ni trop loin, ni
trop près : il connait suffisamment bien le monde
du vin pour en saisir toutes les nuances et toutes les influences
et, en même temps, il sait garder un recul suffisant pour
analyser et étudier sans attitude partisane.
Par une coïncidence du calendrier, ce livre sort à un
moment où la campagne des primeurs 2009 est allée
encore plus loin dans l'excès. L'étude de Pierre-Marie
Chauvin apporte un éclairage sur ce négoce bordelais
qui semble être en roue libre. Son livre est incontestablement
la meilleure étude sur le marché bordelais parue à ce
jour. |