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La révolution date du Ier siècle de notre ère, c'est
la mise au point de la canne à souffler. Au début du XVIIe
siècle, les productions européennes, trop fragiles, ne peuvent
servir à déplacer des liquides à longue distance. C'est
alors qu'un pays importateur, l'Angleterre, réalise la bouteille en
verre épais et noir, élaborée dans un four chauffé au
charbon. Les mêmes Anglais découvrent au Portugal les vertus
du liège qui permet un bouchage hermétique et de confier aux
bouteilles du vin de qualité, de les coucher, les transporter et les
conserver. Bientôt ils inventent encore le champagne mousseux que les
Français ne confectionneront qu'à partir de la Régence.
Les bouteilles d'outre-Manche sont en oignon, en poire, puis cylindriques à épaules
plus carrées. Les françaises, elles, sont plutôt ovoïdes, à épaules
tombantes, tant en Champagne et en Bourgogne qu'à Bordeaux où,
au XIXe siècle, s'impose la forme cylindrique à épaules
carrées. À côté de ces deux grands modèles,
certains vignobles en ont imaginé d'autres : la flûte rhénane,
la fiasque paillée de Toscane, le bocksbeutel en forme de gourde de
Franconie, le clavelin du Jura, la petite bouteille à col allongé du
Tokaji ou du constantia sud-africain, etc. |