Bibliothèque du vin
> Section : Les DVD sur le vin
Et Nossiter y va fort : il caricature, il simplifie... Iconoclaste, il ne respecte rien...! C’est certainement Michel Rolland qui est le plus maltraité : le présenter comme un personnage à l’ego démesuré, riant fort en permanence et appliquant les mêmes recettes partout depuis l'arrière de sa Mercedes, est terriblement réducteur et certainement assez injuste. Dans une moindre mesure, on peut avoir ce même sentiment à propos de quelques unes des personnes présentées. Mais en même temps, force est de reconnaître que Nossiter n’a pas inventé les scènes qu’il nous montre et c’est certainement là que réside une grande partie de son tour de force : il a tout de même réussi à s’introduire partout, à mettre les gens suffisamment en confiance pour qu’ils dévoilent un certain aspect de leur personnalité… Et il faut bien avouer que certaines paroles, certaines scènes sont franchement surréalistes. Le reproche que l’on peut faire à Mondovino, c’est d’être terriblement simplificateur et le choix d’Aimé Guibert et de Hubert de Montille pour symboliser la lutte de David contre Goliath est hautement discutable. De plus, il est franchement simplificateur de résumer le monde du vin à la simple opposition : « petit = terroir = bon » alors que « gros = artificiel = trafiqué ». La réalité est, on le sait, tout de même plus complexe que cela et c'est sur ce point que le film est le plus critiquable. Il y a beaucoup d’humour dans le film. Nossiter s’attarde
à filmer des détails : ce sont les chiens, qui reviennent
constamment, ou encore un objet, tel ce robot nettoyeur d'une (luxueuse)
piscine, mais la palme revient à cet ouvrier septuagénaire
juché sur une échelle en arrière plan d’une
interview... Le procédé est même terrifiant d'efficacité.
Le réalisateur montre une très grande maitrise du montage.
Cinématographiquement, Nossiter a un vrai style, plein de douceur
malgré ses apparences heurtées (et pourtant, je suis
habituellement particulièrement allergique à la caméra
à l’épaule). Il parvient à manipuler le
spectateur de la même façon qu’il manipule ses
interviewés. Le style pourra cependant déconcerter certains
spectateurs. |
|
Mondovino est un film particulièrement bien réalisé et, malgré ses simplifications, reste très intéressant à regarder car il conduit à s’interroger, à se poser des questions. Il tend aussi un miroir à une partie de la profession, c’est un miroir déformant certes, qui montre une version partielle et partiale de la réalité, mais un miroir tout de même. Mais c’est aussi et avant tout un film sur le vin, qui a le mérite de toucher un public très large et de montrer que le monde du vin est un monde multi facettes. Note : Comme pour venir appuyer le propos du film, la famille Mondavi a perdu le contrôle de sa propre société, absorbée par le géant Constellation Brands, quelques mois après la sortie de Mondovino. Tim Mondavi a lui-même regretté que les actionnaires se soient plus préoccupés du bilan trimestriel que de questions de vinification. A lire aussi : Une passionnante étude cinématographique
de Mondovino sur le site
: romanduvin.ch |
>> Voir les autres livres du rayon Les DVD sur le vin
Château Loisel: Le Petit Guide Loisel des Vins Mention sur les copyrights Création du site : Studio Amarante - Pour en savoir plus sur Studio Amarante... |